Litige foncier Tengandogo: « On n’a pas d’autre choix que de négocier avec M. Tamboura » (Issouf Nikièma, maire de Komsilga)
- Écrit par Webmaster Obs
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Le maire de la commune de Komsilga, Issouf Nikièma, entouré de ses conseillers, a animé une conférence de presse le mercredi 11 août 2021 au sein de la mairie de ladite commune. Une rencontre au cours de laquelle le bourgmestre est revenu sur l’origine du litige foncier qui oppose les résidents de Tengandogo au commerçant Hamidou Tamboura et les actions entreprises pour sa résolution. Reconnaissant l’erreur de la mairie, et au regard de l’exécution difficile de la sentence de la justice, Issouf Nikièma a signifié que la négociation est la seule solution pour sortir de cette crise.
« Notre tentative d’avoir le son de cloche de la mairie est restée vaine », pouvait-on lire sur la plateforme de plusieurs médias depuis la manifestation des résidents de la section 982 du quartier Tengandogo qui ont été sommés de déguerpir avant le dimanche 15 août. C’est désormais chose faite ! En effet, selon le maire Issouf Nikièma, tout est parti d’un projet de lotissement d’une trame d’accueil entrepris en 2009 par la SONATUR à la demande du ministère de la Santé et ce, dans le cadre de la construction du CHU de Tengandogo. « Après le morcellement et le bornage de la zone réservée à la trame d’accueil qui a abouti à l’attribution de terrains à usage d’habitation à environ 3 998 personnes, monsieur Tamboura, qui était détenteur d’un arrêté d’attribution datant du 31 décembre 2007 et portant sur une superficie d’environ 20 000 m2, s’est présenté à l’administration communale pour signifier qu’il détenait un titre de jouissance sur une portion de la zone aménagée », a expliqué le premier responsable de la commune. A l’entendre, les autorités communales de l’époque, au regard du processus très avancé de l’opération de lotissement, ont entrepris un règlement à l’amiable en attribuant à l’intéressé une réserve foncière d’une superficie de 2 731 m2 dans la section 982, dans le même quartier. Chose qui n’a pas rencontré l’assentiment d’Hamidou Tamboura, qui réclamait un supplément. Et le maire Nikièma d’ajouter que c’est suite à la non-satisfaction de sa requête que M. Tamboura a décidé de saisir la justice qui lui a donné raison en 2019.
Des propositions pour une sortie de crise
A en croire le maire Issouf Nikièma, après le verdict de la justice, la mairie a entrepris des démarches auprès de M. Tamboura afin de trouver un arrangement sous forme de juste indemnisation et également de préserver les intérêts des 71 ménages. D’après le député-maire, vu que les multiples propositions n’ont pas rencontré l’assentiment de l’intéressé, la mairie a, dans une lettre datant du 28 juin 2021, fait de nouvelles offres plus importantes en guise de compensation : il s’agit, entre autres, de l’attribution à M. Tamboura d’un terrain destiné à un lieu de culte d’une superficie de 1 300 m2, d’une réserve foncière de 2 600 m2 dans la même section 982 de Tengandogo, d’une réserve foncière de 2000 m2 et de 4 parcelles de 375 m2 chacune dans la zone commerciale mais cette fois-ci dans le village Kieryaoghin. Une lettre qui est restée sans suite, selon les conférenciers, jusqu’au samedi 7 août 2021, où ils ont appris que les résidents ont été sommés par un huissier de déguerpir dans un délai de 8 jours. Face à cette situation, les autorités communales disent n’avoir d’autre choix que de négocier avec M. Tamboura. Et c’est dans cette dynamique que plusieurs personnalités ont été approchées afin d’obtenir l’indulgence d’Hamidou Tamboura : il s’agit, selon le maire, de Sa Majesté le Moogho Naaba Baongo, du président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, du ministre de la Réconciliation, Zéphirin Diabré, et du ministre de l’Urbanisme, Bénéwendé Sankara, pour ne citer que ces personnes. Il dit par ailleurs nourrir l’espoir qu’avec l’implication de toutes ces personnalités, ce problème connaîtra un dénouement heureux.
Tissa Koudougou
(Stagiaire)